Madagascar - Lorsque son salon de coiffure est détruit par la municipalité, Roméo doit quitter la grand-rue de Tamatave pour les quartiers populaires. Il s’installe alors dans une petite cabane de fortune, mais rêve de pouvoir un jour se construire un salon en dur. En attendant, ce minuscule espace ouvert sur la rue se fait l’écho du dehors, des nouvelles du jour, des espoirs et des colères de chacun, dans un pays où règnent pauvreté et corruption.

Film soutenu par la commission de sélection d'images en bibliothèques :

Roméo est coiffeur dans les rues de Tamatave, à Madagascar. Il s’installe de cabanons en cabanons et accueille principalement des hommes en attendant un lieu digne de son art. Symboles d’une débrouille qui devient routine, ces cabanes typiques de l’île, faites de pénombre et de poussière, contrastent avec la lumière de l’extérieur. La caméra est très proche de ces hommes aux visages et postures résignés, témoigne d’un quotidien étriqué mais soigné et créatif. Car à l’image de cette lumière qui pénètre soudainement l’écran lorsque la caméra se tourne vers une fenêtre, les mots semblent d’un soutien essentiel à tous ces corps. Alors ils parlent, parlent et parlent : de tout, de rien, de leur quotidien mais aussi de l’injustice et de leurs colères. La proximité imposée par l’espace n’est plus seulement physique mais aussi intellectuelle. Ainsi, de même que lorsque la caméra sort de la cabane, on respire, lorsqu’enfin quelqu’un engage un discours de colère, voire de militantisme, ou encore éducatif envers les enfants, le soulagement se fait ressentir et l’espoir pointe. Les femmes apparaissent à l’écran tardivement dans ce film qui semble avancer vers la clarté. C’est là son tour de force : utiliser la dureté du lieu pour parler de celle de la vie et savoir ; sortir peu à peu de ce décor pour sortir les pensées de ce quotidien resserré.





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