Ayi a 50 ans, des yeux rieurs, des cheveux qui lui tombent en bas du dos. Elle vient d’une province rurale de l’est de la Chine et n’a pas le permis de résident qui lui permettrait de travailler légalement à Shanghai. Pourtant, ça fait vingt ans qu’elle cuisine dans la rue, au cœur d’un quartier de Shanghai voué à une destruction imminente. Ayi et les femmes qui l’entourent bataillent pour gagner leur vie et éviter les Chengguan, la police municipale. Le film nous dévoile le chaos d’une cité ultra-moderne qui œuvre à l’extinction de pratiques jugées insalubres et à l’expulsion d’une population non désirée, incarnée par Ayi.


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Une femme cuisine sur son charriot sous des volutes de fumées. C’est dans cette ambiance qu’Ayi, cuisinière de rue travaille, jour après jour. Dans son appartement et dans la ville, la caméra suit son quotidien où les gestes se ressemblent. Dans un environnement en mutation, elle s’acharne à poursuivre son activité qui semble pourtant appartenir à des temps révolus. Ayi fait penser à ces pionniers inversés qui ne cherchent pas à découvrir de nouvelles terres mais à maintenir et sauver leur propre existence tout autant qu’un cadre de vie amené à disparaître. Ce ne sont pas seulement des transformations architecturales mais sociétales qui s’opèrent dans ces mégalopoles chinoises sous l’oeil constant des policiers. Même si bon nombre de documentaires trouvent l’inspiration dans ces territoires en voie de disparition, il y a dans ce film un soin particulier apporté aux plans aussi bien dans les scènes filmées en intérieur qu’à l’extérieur, mais il y a surtout le portrait d’une femme de cinquante ans qui affronte la vie après avoir élevé ses enfants.

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