Une crise de la religiosité. 

Par Arnaud Sorosina, philosophe, professeur agrégé et docteur en philosophie, enseignant à l'UGA et au Lycée Mounier.

Être moderne, c'est en première approximation avoir quitté le régime culturel de la tradition pour entrer dans la dynamique historique de l'événement. Ce "décrochage" pour ainsi dire, ne va pas sans poser problème. Désarrimée de la religion, la morale sociale connaît une crise sans précédent, qui l'oblige à fonder les repères de l'existence sur des principes rationnels ou coutumiers toujours discutables. La disparition de la transcendance qui garantissait une orientation générale à l'existence humaine écartèle la modernité entre le sentiment que tout s'écoule désormais vers le pire (pessimisme), ou bien que plus rien n'a de sens (nihilisme), ou encore que n'importe quoi peut prétendre en avoir (relativisme). En effet, le repli de l'individu sur la sphère privée et le renversement de la hiérarchie entre le monde temporel et le monde spirituel suscite une frénésie nouvelle vers la quête d'un bonheur séculier, sur la nature duquel personne ne semble tomber d'accord. Comment surmonter dès lors ce malaise de la modernité ?

Cours d'Arnaud Sorosina, jeudi 21 mars 2024, bibliothèque Centre-ville, Grenoble.

En partenariat avec la Société Alpine de Philosophie.

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