En commençant par la guerre de Cent Ans, le film revient sur la longue bataille de la redistribution qui voit l'émergence d'un embryon de démocratie au Royaume-Uni. Au fil des révoltes et des révolutions dont la fiscalité est souvent le détonateur, il montre comment les sociétés se transforment. Ensuite, il y a des guerres qui coûtent des sommes folles dépensées au nom des peuples anglais, allemands et français. Les États sont progressivement amenés à utiliser les impôts comme un instrument pouvant servir à réduire les inégalités entre leurs citoyens. Cette bataille de la redistribution connaît un âge d'or après la Seconde Guerre mondiale et l'avènement de "l'État providence". La Grande-Bretagne des années 1980 s'acharne à détruire l'État providence à grand renfort de mesures néo-libérales. Cette idéologie gagne bientôt le monde entier. Les marchés deviennent plus puissants que les États. La charge de l'impôt direct redistributif diminue au profit d’une taxation indirecte et d’une évasion fiscale légale et illégale croissantes. Les peuples se sentent floués. Mais la dette COVID a rebattu les cartes et oblige les États à revoir le paradigme néolibéral. Avec à la clé, deux simples interrogations, toujours les mêmes depuis le Moyen-âge : où va l'argent des impôts ? Et quel modèle de société vont-ils permettre de construire ? Dans le sillage de la crise financière de 2008 et des politiques d’austérité qui l’ont accompagnée un peu partout en Europe, des "révoltes" populaires ont embrasé chacune à leur manière le continent : Brexiters en Grande-Bretagne, Gilets Jaunes en France, oubliés de la réunification en Allemagne… Elles ont révélé la défiance grandissante qui oppose les citoyens à ceux qui les gouvernent. Et l’impôt est au cœur de ces conflits. Depuis le Moyen-âge, un peu partout en Europe, le peuple s’oppose à ses gouvernants quand il est question de lui faire payer des impôts.

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