Les louves
Dans un décor qui tient à la fois des peintures murales bleues et ocres des villas pompéiennes, des colonnes cannélées de la Grèce antique et des lourds rideaux de soie d’un immense lit à baldaquin, évoluent trois danseurs. Un homme et deux femmes. Leur histoire fait référence à la légende secrète d’Appollon de Gallotta, il joue du saxophone. Les deux femmes le courtisent, tour à tour. Lui les aime toutes deux et ne se résout pas à faire un choix. Fatalement, le drame éclate et c’est la mort qui aura raison de ce trio amoureux.
La chorégraphie de Gallotta balance au rythme des ruptures et des retrouvailles, de l’amour et de la haine, de la tendresse et de la violence. (…) Toujours présent sur la scène, Gallotta en est le maître-saucier de génie. Ce démiurge, timide et audacieux, donne en direct, la vie aux personnages de ses rêves. Vêtu de son éternel manteau noir, il écrit sa propre histoire sur scène, en marge de celle écrite par les danseurs, sans donner d’explication, sans montrer du doigt. Il vit sa vie en réaction à la danse, ravi et étonné de voir les corps se perdre et se retrouver. Quant à Claude Mouriéras, le réalisateur, il filme la danse avec un doigté et une justesse remarquable. Il danse avec sa caméra, écrivant lui aussi, l’ultime histoire des Louves.
Fabienne Barollier - mai 1989
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