Filmer le metteur en scène Didier Ruiz au travail avec sept personnes trans, c’est mettre les pieds dans une aventure collective dont nul ne ressort indemne. On assiste ainsi, au fur et à mesure des répétitions, à une éclosion. Filmer le surgissement de cette parole est un cadeau. Un voyage plein de surprises où les questions sur le féminin, le masculin, la norme, la liberté, les archétypes, la transgression, la sexualité nous assaillent et font basculer toutes nos certitudes.

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Dans Après l’Ombre, précédent film de Stéphane Mercurio, Didier Ruiz faisait émerger la parole de détenus aux longues peines. Ici le dispositif est similaire pour permettre à l’intime de s’incarner dans des récits souvent douloureux. Une pièce de théâtre inspirée des paroles de ces hommes et ces femmes transgenres est en cours de préparation. La métamorphose des corps, le prolongement de soi, avec en filigrane le rapport au genre, vient percuter nos propres fabriques du masculin et du féminin et faire écho à ce que nous définissons peut-être comme être un homme ou être une femme. Stéphane Mercurio sait parfaitement saisir des paroles chargées de vécu sur des sujets intimes et sociétaux, en évitant les écueils du pathos et de la sensiblerie. Elle parvient à aborder avec finesse des étapes terriblement difficiles et à faire bouger les lignes du stéréotype. La parole intime devient alors collective, nourrie par des confidences rares. Pourtant quelque chose de presque léger flotte tout au long du film, hors du spectaculaire.





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