La modernité 4/4
Une autocritique.
Par Arnaud Sorosina, philosophe, professeur agrégé et docteur en philosophie, enseignant à l'UGA et au Lycée Mounier.
Être moderne, c'est en première approximation avoir quitté le régime
culturel de la tradition pour entrer dans la dynamique historique de
l'événement. Ce "décrochage" pour ainsi dire, ne va pas sans poser
problème. Désarrimée de la religion, la morale sociale connaît une crise
sans précédent, qui l'oblige à fonder les repères de l'existence sur
des principes rationnels ou coutumiers toujours discutables. La
disparition de la transcendance qui garantissait une orientation
générale à l'existence humaine écartèle la modernité entre le sentiment
que tout s'écoule désormais vers le pire (pessimisme), ou bien que plus
rien n'a de sens (nihilisme), ou encore que n'importe quoi peut
prétendre en avoir (relativisme). En effet, le repli de l'individu sur
la sphère privée et le renversement de la hiérarchie entre le monde
temporel et le monde spirituel suscite une frénésie nouvelle vers la
quête d'un bonheur séculier, sur la nature duquel personne ne semble
tomber d'accord. Comment surmonter dès lors ce malaise de la modernité ?
Cours d'Arnaud Sorosina, jeudi 23 mai 2024, bibliothèque Centre-ville, Grenoble.
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