Terra Franca
Sur les berges du Tage au Portugal, un homme vit entre la tranquillité du fleuve et les relations qui le rattachent à la terre. Filmé aux quatre saisons, "Terra Franca" fait le portrait de la vie du pêcheur portugais Albertino, entouré de sa femme Dalia et de ses filles, dont l’aînée s’apprête à se marier. La fin d’un cycle de vie, à hauteur de barque et de regard.
Film soutenu par la commission de sélection d'images en bibliothèques :
Rien de très spectaculaire, non,
dans ce film qui avance par petites touches, au fil des saisons, en
prenant le temps nécessaire, sans ajouts. Démarrant dans la douceur
d’une aube lisboète, sur la barque d’Albertino – ses yeux scrutent les
eaux tranquilles du fleuve – Terra Franca est à l’image de son
protagoniste : pas beaucoup de mots, mais qui en disent beaucoup. Le
travail journalier du pêcheur, très bien documenté, avec de magnifiques
plans, s’ouvre peu à peu sur les lignes saillantes de son existence. Des
interdictions de pêche viennent menacer Albertino, contrarié par l’état
de son pays, pendant que se prépare le mariage de sa fille : comme la
fin d’un cycle de vie, où la joie et l’inquiétude s’entremêlent, non
sans un peu d’une suave mélancolie. Passage de témoin d’une génération à
une autre, passage d’un rythme (la barque qui fait corps avec le
fleuve) à un autre (l’autoroute qui passe au-dessus du fleuve), et puis
il y a Dalia, la femme aimée, et les lignes de faille qui craquèlent la
routine du couple. Paisiblement, sans s’essouffler… Sensibilité, pudeur –
un film attachant.
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