Chroniques
Eh bien dansons maintenant !

Chronique en lien avec la sélection "Un pas de danse... au cinéma"
La danse s'invite partout et notamment au cinéma dès son invention à la fin du 19e siècle avec les Frères
Lumières qui immortalisèrent sur pellicule les danses tyroliennes, javanaises,
égyptiennes.
Ces deux arts racontent des histoires avec des gestes. Ils ont en commun le mouvement. Celui des images, celui des corps.
La
danse portée à l'écran, certes, c'est du divertissement à
grand spectacle, avec les comédies musicales qui ont connu leur
apothéose dans les années 30, incarné par les grandes figures de
claquettes et de pas de danses comme Fred Astair, Judy Gardland et cie,
ou plus tard par les acteurs indiens légendaires de Bollywood. Ces
films proposent des chorégraphies, des tableaux grandioses, des décors,
des costumes ultra colorés et festifs où le visuel prime et passe au
premier plan même si une histoire est contée. Ici la danse est mise en
avant comme une véritable métaphore de la joie de vivre, de
l'insouciance et du lâcher prise, créé pour émerveiller et faire rêver
avant tout - Mariage royal.
La danse, dite "6ème
art" se décline aussi au cinéma comme le sujet central d'un film dédié à
sa pratique, autour d'un type de danse et de son histoire par exemple
en lien avec une époque - French cancan - , ou bien autour
d'une vocation montrant les efforts, les sacrifices parfois extrêmes
que cela implique pour atteindre l'excellence et la reconnaissance
ultime. Les acteurs sont d'ailleurs souvent des danseurs avant tout. Ces
films vont à l'inverse de la liesse et l'on y retrouve une atmosphère
pus austère, une certaine rigidité, qui s'illustrent notamment dans le
domaine de la danse classique - Bolshoï.
Mais
la danse au cinéma, ce n'est pas que des films musicaux ou centrés sur
sa pratique. En effet elle est aussi et surtout un formidable méridien
qui peut se mettre au service d'une histoire, peut s'insérer longuement
dans un film ou de manière plus fugaces, pour appuyer un
jeu d'acteur, apporter une certaine profondeur, illustrer la narration.
C'est un vrai vecteur d'émotions : rire, joie, tristesse,
compassion... tout passe par le langage du corps
qui touche d'autant plus le spectateur. La danse peut renforcer une scène
dramatique, être utilisée dans des scènes de séduction, de
sensualité, d'amour. Elle est également présente dans les films d'animation où les palettes de couleurs et les mouvements peuvent être décomposés à
la guise du créateur jusqu'à atteindre une forme plus onirique - Au
premier dimanche d'août ; Shéhérazade.
Enfin
la danse au cinéma permet d'exprimer des idées pour les metteurs en
scène et de se mettre au service de thématiques comme la quête
d'identité, le passage à l'âge adulte - Mon
père, Frances Ha -
la lutte contre les stéréotypes, pour se libérer d'une société trop
restrictive, faire face au monde où encore y trouver sa place - Chien bleu - malgré les
obstacles en transformant ses faiblesses en force par exemple - Grigris.
La
danse dépasse les frontières linguistiques et dégage une certaine
universalité qui apporte une grande complémentarité à son cousin du 7ème
art.
Peut-être verrez-vous d'un autre oeil les pas de danse de cette sélection de films.
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