BACK HOME de Joachim Trier

Joachim Trier est un cinéaste norvégien qui a déboulé sur la scène internationale avec un second film très maitrisé au sujet grave, Oslo, 31 août, sur les affres existentielles et les pulsions suicidaires d'un jeune trentenaire. Par la suite, le réalisateur explorera une veine plus fantastique dans Thelma (2018).

Back Home est un film ambitieux, son premier film "américain" avec tournage à New-York (mais avec des capitaux européens) et casting international : Isabelle Huppert, Gabriel Byrne, Jesse Eisenberg...

Suite aux décès d'une mère et épouse dans un "accident" de la circulation, le cinéaste scrute les effets de cette disparition sur le reste de la cellule familiale : comment chacun essaye de faire face malgré tout et de construire, poursuivre sa vie ou de chercher à la refaire.

L'ambition du film porte à la fois sur la peinture subtile des sentiments enfouis et/ou difficiles à exprimer des protagonistes, sur les malentendus et la peine qu'on peut faire en cherchant à protéger et sur l'aspect formel : la narration et le montage du film sont très modernes. Les nombreux flash-back quoique bien maîtrisés ne sont pas clairement annoncés et c'est souvent au spectateur de faire l'effort de comprendre dans quelle dimension temporelle il se trouve. De même, les scènes tournées du point de vue de différents personnages se répètent avant de prendre sens plus tard. 

La volonté du film d'embrasser des thématiques et des questions très nombreuses est parfois difficile à tenir pour le réalisateur dans un ensemble cohérent. Mais l'excès d'ambition est bien la seule critique qu’on peut raisonnablement faire à Back Home. Et est-ce vraiment une critique ?